Une longue histoire
Nos ancêtres attribuèrent l’origine de la connaissance du thé à l’empereur mythique Shen Nong, Dieu de l’agriculture et père de tous les végétaux, lui qui décela les effets de désintoxication du thé pendant qu’il cherchait, par expérience personnelle, des herbes médicinales.
Selon Hua Yang Guo Zhi（Annales des pays au sud du mont Huashan, la culture du théier remonterait à 3000ans. Et le Cha Jing（Livre du thé）mentionnait qu’on avait trouvé alors des théiers sauvages dans le sud du bassin du Sichuan. Déjà en 1066 avant notre ère, de petits Etats du Sud offrirent du thé au roi Wu des Zhou. Plus tard, avant la réunification du pays par l’empereur Shihuangdi des Qin, la culture du théier était introduite du Sichuan dans les régions du cours supérieur du Hanshui et des cours moyen et inférieur du Yangtsé. Avec le développement continu de la production agricole, la consommation du thé se répandit graduellement et la plantation du théier se vulgarisa. A partir du 6e siècle, le bouddhisme se développa et les bouddhistes prêchèrent l’utilisation du thé pour la méditation car il prévient le sommeil. Depuis lors le thé est devenu une boisson très populaire.
A partir 5e siècle, le thé chinois fut introduit en Asie et en Europe occidentale. Et aujourd’hui, dans plus de cent langues, l’origine et la prononciation du mot“thé”proviennent des mots chinois“cha" en dialecte du Canton, ou“te" en dialecte du Fujian, qui le désignent.
Dans l’histoire de la Chine, de nombreux ouvrages étaient consacrés au thé. Citons notamment le Cha Jing（Livre du thé）de Lu Yu de la dynastie des Tang. Ce livre fut la première monographie de la plantation des théiers et des méthodes des traitement des feuilles de thé. Le livre comporte dix parties, expliquant respectivement l’origine, la dénomination du thé ; des ustensiles à employer, les régions productrices du thé et conte des anecdotes se rapportant au thé. Cet ouvrage était si précieux que les Huihe, une population nomade habitant alors le nord du désert de Gobi, réussirent à échanger 1000 chevaux contre ce livre, et que Lu Yu fut appelé“Esprit du thé".
A l’époque des Song, Cai Xiang écrivit le Cha Lu（Compendium du thé, un ouvrage, traitant des qualité du thé, des méthodes de l’infusion et de la consommation du thé ainsi que les instruments et ustensiles destinés à sa préparation.
Une gamme célèbre
Il existe une grande variété de thés en Chine. Les plus répandus sont le thé vert, le thé Wulong（semi fermenté, le thé en brique（thé en poudre comprimé, le thé blanc et le thé parfumé（avec de la bergamote, du jasmin, du chrysanthème, de la rose, etc.)
Le thé vert et le thé noir se différencient par leurs modes de préparation. Pour préparer le thé noir, il faut flétrir les feuilles à l’air, les enrouler, provoquer leur fermentation dans un local saturé d’humidité, les sécher au feu, enfin les trier et les empaqueter. Pour préparer le thé vert, on torréfie aussitôt les feuilles de façon qu’il n’y ait ni flétrissure, ni fermentation, ni noircissement, puis on enroule les feuilles et on les trie.
La Chine bénéficie des condition naturelles favorables à la culture du thé noir à fine feuilles. On trouve cette espèce de thé principalement dans les provinces du Yunnan, du Canton, du Sichuan et du Guizhou et la région autonome Zhuang du Guangxi ainsi que dans le sud des provinces du Hunan, du Jiangxi, du Zhejiang et du Fujian. Dans ces provinces et régions, les terres sont fertiles et les pluies abondantes. On ne connaît même pas de gelée ou alors la durée de gelée est très courts. Ce sont là des conditions idéales pour la production du thé à fines feuilles.
Les provinces du Centre Sud et du sud-est sont surtout productrices de thé à petites et moyennes feuilles : le thé noir Qimen de l’Anhui, le thé noir Ningzhou du Jiangxi, le thé noir Yichang du Hubei. Par ailleurs, on s’efforce de multiplier les gammes de thé à longues feuilles, qui sont très adaptées à la fabrication du thé noir de qualité fine, d’améliorer et de moderniser les techniques de fabrication, afin de fournir une production plus raffinée.
Le thé vert en Chine pousse de préférence dans les régions de montagnes et de collines souvent couvertes de brouillards, là où les pluies sont en quantités convenable et le sol approprié. Les différentes qualités de thé vert se distinguent par leur couleur, leur arôme et leur apparence extérieure. Les feuilles de thé , fines et élégantes, d’un vert brillant, au parfum frais et au goût délicat, donnent une infusion limpide.
Les espèces de thé vert les plus célèbres sont le Longjing（Puits du dragon）du lac de l’ouest de Hangzhou au Zhejiang, le Biluochun du lac Taihu dans le Jiangsu, le Maofeng du mont Huangshan et le Guapian de Liuan de l’Anhui, et le Yinzhen（Aiguilles d’argent）du mont Junshan au Hunan,etc.
Bon pour la santé
Très anciennement, on a su reconnaître les vertus du thé . Nombre de livres anciens mentionnent les effets thérapeutiques du thé. Le Ben Cao（Traité des plantes）mentionnait déjà que la feuille de thé était bonne pour lutter contre les abcès, qu’elle étanchait la soif, diminuait l’envie de dormir, tonifiait le coeur. Les médecins le considéraient comme un médicament capable de guérir toutes sortes de maladies : on l’employait soit en usage externe, soit en usage interne.
Le thé a pour effets de fortifier le cerveau, d’améliorer la vue, d’apaiser la soif et de faciliter la digestion, tout en exerçant une action diurétique bienfaisante. D’après les analyses scientifiques, le thé est composé de 400 éléments susceptibles de produire des effets thérapeutiques sur nombre de maladies. En outre, le thé renferme des composés poly phénoliques qui rendent les vaisseaux sanguins plus élastiques et plus résistants, tout en faisant baisser la tension. De plus, le thé contient les vitamines A,B1, B2, C, P, PP et K.
Les récentes recherches prouvent que la consommation du thé Puer, origine du Yunnan, peut faire maigrir et réduire dans une certaine mesure la proportion de lipides, de triglycérides, de cholestérol et d’acide uriques contenus dans le sang. Ceux qui boivent longtemps du thé sont donc rarement atteints d’hypertension et de cancer.
La consommation du thé
Boire du thé représentes un art, une culture et procure un agrément. La tradition remonte loin dans notre histoire. Dans le temps, on n’attachait pas seulement l’importance à sa couleur, son arôme et son goût, on prêtait aussi une attention particulière à la qualité de l’eau, au poêle et au combustible sur lequel elle chauffait, aux ustensiles utilisés et à la préparation proprement dite. L’expression“déguster du thé”consiste en effet à discerner sa qualité en l’appréciant à sa juste valeur. Autrefois on considérait cela comme un art de varier le vie.
Le plaisir esthétique que procure le breuvage du thé réside dans la qualité du thé, mais également dans le choix de l’eau, des ustensiles employés pour l’infusion et pour la consommation.
Lu Yu expliqua ainsi le choix de l’eau et sa cuisson :“Il y a trois états d’ébullition : le premier, lorsque les petites bulles, pareilles à des yeux de poisson flottent à la surface de l’eau ; le second, lorsque les bulles sont comme des boules de cristal qui roulent dans une fontaine ; le troisième, lorsque les vagues bondissent furieusement dans la bouilloire.La préférence est accordée à l’eau du second état d’ébullition.
