La cuisine dans la vie chinoise

Pour les Chinois les plus pauvres, un repas se résume à un bol de pâtes ou de riz agrémenté de quelques légumes ou de morceaux de viande. Mais à l'occasion des fêtes ou lorsqu'il reçoit, chacun s'efforce dans la mesure de ses moyens de faire étalage d'abondance. Bien souvent, la nourriture est une question d'honneur, et sans doute le premier signe d'appartenance sociale. La passion originelle des Chinois pour leur cuisine a sans doute été renforcée par les périodes de privation qui ont ponctué le règne de Mao Zedong, et l'amélioration du niveau de vie a rendu son plein potentiel aux styles de cuisine des differentes régions du pays.

Comme dans toutes les cultures, aux fêtes et occasions spéciales sont associés des mets particuliers. En voici quelques exemples :

1. Le gâteau de Nouvel an (nian gao) à base de farine de riz glutineux, parfumé au haricot rouge ou au longane ;il est cuit à la vapeur puis coupé en tranches qui sont frites.

2. Le rouleau de printemps (chun juan) est une crêpe à base de farine de blé ou de riz contenant des légumes et de la viande coupés en lamelles. Il s'agit d'un pique-nique qu'on emmène au cimetière lors de la Toussaint chinoise.

3. Le  zongzi, feuilles de bambou farcies, accompagnent la Fête des bateaux dragons.

4. Les gateaux de lune (yuebing) sont consommés lors de la Fête de la lune, qui a lieu le plus souvent en septembre à l'occasion de la pleine lune.

5. Les pâtes de longue vie (changshou mian), très fines et très longues, sont consommées par ceux qui fêtent leur anniversaire pour s'assurer la longévité ; il est donc important de ne pas les casser pendant la cuisson.

A côté des gargottes, les restaurants offrent des salles communes et des salles séparées que l'on peut retenir si l'on veut rester entre soi.

L'hôte se doit d'être plein de prévenance pour l'invité, dont il remplit le bol, la tasse et le verre, pour qu'ils restent pleins en permanence . Laisser son bol vide serait signe qu'on n'a pas mangé à sa faim : des quantités industrielles de nourriture sont ainsi laissées dans les assiettes, dont les fonds sont méthodiquement recyclés dans des broyeurs spéciaux, finissant en nourriture pour les cochons ou en compost. Il est toutefois habituel de demander à emporter les plats restants dans des boites en plastique. Il est aussi très souvent possible de commander les plats de chez soi sans frais de livraison.

Au cours des diners, des toasts sont portés aux uns et aux autres, parfois signes de défis amicaux qui contribuent à créer l'atmosphère chaleureuse auxquels les Chinois tiennent tant, mais entrainent quelquefois à des excès fâcheux. Parfois, frapper la table avec le bout de l'index et du majeur recourbés (imitation d'une courbette) permet de refuser l'invitation à boire. Dans certaines régions il existe des jeux accompagnant la consommation d'alcool, qui permettent de désigner qui boira le verre suivant.

Payer chacun sa part est considéré comme une faute de goût, et pour avoir l'honneur de payer les convives doivent batailler entre eux.