La Chine s'étend sur une superficie de 9 600 000 Km². Sa population de 1,4 milliard d'habitants est composée de 56 ethnies. A coté des Han, la Chine compte 55 minorités ethniques représentant plus de 90"0000 de personnes, soit 8% de la population totale.
La population des diverses minorités est très inégale.
Certaines dépassent un million de personnes, c'est le cas des Mongols, Hui, Tibétains, Ouigours, Miao, Yi, Zhuang, Buyi, Coréen, Mandchous, Dong, Yao, Bai, Tujia, Hani, Kazakhs, Dai, Li
D'autres comptent entre 1000 et 1"0000 de personnes voir même moins de 100"000. De plus, dans les provinces du Yunnan, Guizhou, Sichuan, ainsi que dans la Région autonome du Tibet, il existe encore des minorités qu'on ne peut pas facilement recenser.
Bien que les minorités ethniques représentent une faible partie de la population chinoise, elles occupent 60% du territoire du pays et se répartissent principalement sur les régions autonomes de Mongolie intérieure, du Xinjiang, du Tibet, du Guangxi, du Ningxia et certaines provinces comme le Yunnan, le Heilongjiang, le Jilin, le Gansu, le Sichuan, le Guizhou, Taiwan, etc.
En raison des circonstances historiques, la plupart des minorités ethniques vivent dans les montagnes, les forets, les régions frontalières et pastorales. Ces régions sont riches en ressources et par conséquent jouent un rôle très important dans l'édification et la modernisation du pays.
A part les Hui qui parlent chinois, les 54 autres minorités ont chacune leur propre langue, soit environ 80 appartenant à cinq familles de langues différentes. Dans certains cas, une même langue sert à plusieurs minorités. Actuellement, il existe une trentaine de langues écrites employées par des minorités ethniques, par ex. Tibétains, Dai, Yi, Ouigours, Russes, Coréens, Mongols.
Deux tiers d'entre elles existaient avant la fondation de la Chine nouvelle. Celles des Zhuang, Buyi, Hani, Lisu, Wa et des Naxi, créées dans les années 50, emploient les caractères latins.
Quant aux religions, l'islamisme, lamaïsme, bouddhisme et christianisme orthodoxe influencent profondément la vie des minorités ethniques. L'islamisme est très répandu dans le Xinjiang et le lamaïsme est surtout pratiqué au Tibet et au Qinghai. Certaines ethniques rendent encore aujourd'hui un culte à la nature, d'autres sont polythéistes, d'autres encore pratiquent le culte des ancêtres, vénèrent des totems et croient au chamanisme.
L'islamisme et le lamaïsme tiennent une place importante dans la vie de certaines ethnies.
Les minorités ethniques ont la liberté de pratiquer leur religion. Le gouvernement central a pris des mesures pour protéger cette liberté. Un grand nombre de temples détruits ou abîmés au cours de la “révolution culturelle‿ont été reconstruits ou restaurés, en particulier au Tibet.
Sous l'influence de la situation géographique et du développement économique, chaque minorité ethnique garde sa propre tradition culinaire et possède beaucoup de spécialités telles que le pain Nang des Ouigours, le mouton bouilli des Mongols, le koumis des Kazakhs, le riz dans le bambou des Dai, le filet de poisson des Hezhe, le poisson macéré dans le vinaigre des Dong ou encore le Zanba (farine d'orge grillée) des Tibétains.
Les costumes des minorités ethniques ont des couleurs et des formes variées.
Les cultivateurs dans le sud et le centre de la Chine préfèrent porter la jaquette à deux pans fermés à gauche ou à droite, ou bien croisés sur la poitrine, la jupe à cent plis, le tablier et le sarong. Les pasteurs et les chasseurs dans le nord de la Chine mettent des robes, comme celles des Tibétains, des Mongols ou des Mandchous, etc.
La plupart des femmes ont la coutume de porter des bijoux d'argent : des bracelets, des boucles d'oreille, des colliers, etc. Les femmes de certaines ethnies portent une couronne et une ceinture en argent à l'occasion des fêtes. Ces bijoux typiques sont le fruit d'un travail fin et raffiné.
Les minorités ethniques sont devenues monogames. Auparavant le mariage dépendait entièrement des parents. Aujourd'hui, les jeunes choisissent librement leur conjoint. Dans certaines régions habitées par ces ethnies, les garçons et les jeunes filles expriment leur amour par des chansons folkloriques. La cérémonie du mariage est à la fois solennelle, chaleureuse et pleine d'originalité.
Au cours de leur longue histoire, les minorités ethniques ont créé de brillantes oeuvres littéraires, poétiques, mythiques, musicales, chorégraphiques et picturales, telles que Gezar des Tibétains, Jangger des Mongols et Manas des Khalkases, qui sont considérés aujourd'hui comme les trois épopées des héros de la nation chinoise, au meme titre que les "Douze Mukam" des Ouigours ou la Danse du paon des Dai , la Danse des tambours en bois des Wa, la danse des tambours en bronze des Zhuang, la Danse des orgues à bouche des Miao, etc.
Ces oeuvres font partie du précieux patrimoine des arts musicaux et chorégraphiques traditionnels de Chine. Elles constituent également la quintessence des intelligences et des talents des minorités ethniques de la Chine. Ces minorités ethniques qui ont toutes leurs propres fêtes traditionnelles.
Nombre de ces fêtes tirent leur origine des activités agricoles. Pour la célébration d'une bonne moisson, en suivant les coutumes traditionnelles, les gens portent les costumes de cérémonie, préparent de bons plats, chantent et dansent toute la nuit. Ces jours de liesse permettent aux jeunes de conter fleurette et d'exprimer leurs voeux.
La Fête de l'eau est le jour férié des Dai pendant lequel les gens s'aspergent d'eau en guise de bénédiction et participent à la régate des bateaux-dragons ou encore vénèrent Bouddha.
Chaque année le 24ème jour du 6ème mois lunaire, les Yi célèbrent joyeusement leur propre fête, la Fête des torches. En ce jour de liesse, les gens endimanchés dansent, chantent et boivent. A la tombée de la nuit, ils courent dans les champs avec des torches allumées pour chasser les insectes.
Ces fêtes traditionnelles se déroulent dans la solidarité, I'harmonie et témoignent de l'aspiration à la vie heureuse.
Avant la Libération, entre les minorités, il existait de grandes différences au niveau économique et social. Dans certaines régions régnait le système féodal de la propriété foncière, pour d'autres le système féodal du servage et de l'esclavagisme. Leur niveau de vie était très bas.
Après la fondation de Chine nouvelle en 1949, I'ancien système d'oppression exercé sur les minorités fut aboli. Les minorités sont devenues solidaires et égales. Beaucoup d'entre elles qui étaient oubliées dans le passé furent reconnues par I'état. Certaines en voie de disparition sont devenues peu à peu prospères grâce à la sollicitude du gouvernement.
Le gouvernement chinois a défini le principe selon lequel toutes les nationalités du pays sont égales sur le plan politique. La Constitution interdit toute discrimination et oppression nationales et s'oppose à tout acte visant à saboter la solidarité des nationalités et à scinder celles-ci. Tous les citoyens chinois ont le devoir de sauvegarder I'unification du pays et I'union de toutes les nationalités du pays. Dans la lutte pour sauvegarder cette solidarité, il faut s'opposer au chauvinisme de I'ethnie majoritaire, en particulier à celui des grands Han et en même temps au régionalisme.
Vu la situation de la Chine, le gouvernent applique une politique d'autonomie régionale pour les minorités. Aujourd'hui on compte 5 régions 30 départements et 115 districts autonomes. Dans ces régions, toutes les minorités jouissent de I'égalité des droits. De plus, le gouvernement prend des mesures pour aider les minorités à développer leur économie, former leurs cadres, tout en respectant leurs traditions.
Depuis 1978, la politique de réforme et d'ouverture vers I'étranger active le développement des régions où vivent les minorités ethniques. Les apports techniques et scientifiques, ainsi que les rapports commerciaux avec les régions frontalières ont accéléré le développement de la production et amené la prospérité économique. Le niveau de vie des habitants de ces régions s'est rapidement élevé.