Au 24e jour du dernier mois lunaire (cette année, le 9 février), plus de 1,5 milliard de Chinois vont célébrer leur nouvelle année. Elle sera placée sous le signe du Coq. A Pékin, à Shanghaï et dans toutes les campagnes de l'empire du Milieu, mais également à Taïwan, Singapour, Hongkong, San Francisco, New York, Vancouver, Toronto, et même le long des avenues d'Ivry et de Choisy, à Paris dans le XIIIe arrondissement. Partout, défilés, dragons danseurs, pétards, feux d'artifice et repas soignés marqueront les festivités qui lanceront l'année 4703 (an 2005 de l'Occident et 1425 pour les musulmans).
Chaque famille chinoise est évidemment de la fête. En effet, durant cette journée, la divinité qui veille sur la maison part rendre compte à l'empereur de Jade des bonnes actions de ses habitants. Des autres aussi. D'où ces autels garnis de sucreries pour tenter d'amadouer son génie, voire de lui coller les lèvres à l'heure du divin rapport. D'où aussi les poésies soigneusement calligraphiées, le dîner entièrement dicté par la symbolique religieuse, la distribution des étrennes glissées dans des enveloppes rouges, les dragons, les pétards et les lampions chargés d'éloigner les esprits malins...
Les astrologues ne sont pas d'un fol enthousiasme pour ce Coq, symbole de rigueur, de dialogue difficile, d'économie sans grand souffle. Avec bon sens, ils suggèrent donc de multiplier les activités, en particulier celles que dicte la passion, afin de ne pas céder à la morosité ambiante. Car, c'est bien connu, «le chien au chenil aboie contre ses puces; le chien qui chasse ne les sent pas». L'année du Coq prendra fin le 28 janvier 2006. Celle du Chien lui succédera.