Soie

La Chine a inventé très tôt l’élevage des vers à soie, le dévidage des cocons et le tissage des soieries. On disait que Leizu, l’épouse de l’empereur Huangdi élevait elle-même des vers. Les recherches des archéologues ont prouvé que le travail de la soie était connu depuis longtemps en Chine. Des débris de cocons trouvés sur un site néolithique, dans le village de Xiyin, au Shanxi, montrent que les habitants de la région du Fleuve Jaune connaissaient déjà cet élevage. Des sculptures en jade représentant des vers à soie et des écailles de tortues gravées des mots “vers à soie", “mûrier" et “soie" remontent à l’époque des Shang (environ du XXIème au XVIème siècle av. J.-C.).

De cette époque, des lambeaux de tissus, restés accrochés à des objets de bronze et à des armes retrouvés dans des tombeaux, mettent en évidence une technique de tissage déjà très complexe.

Sous la dynastie des Zhou de l’ouest, on fabrique de belles étoffes brodées de motifs sombres ou en couleurs. Plus tard, furent inventés la faille (tissu de soie à gros grains) et le brocart. A l’époque des Qin et des Han, le tissage et les techniques de teinture avaient fait de grands progrès. Certaines soieries de Han découvertes comportent des motifs d’astronomie, des personnages et des figures géométriques en couleurs. Au XIXème siècle, dans le seul bourg de Shengze fonctionnaient 8000 métiers à filer.

Dès l’époque Han, la soie chinoise et ses techniques se répandirent dans toute l’Asie et en Europe. Les hommes de l’antiquité donnèrent à la Chine et à ses habitants le nom de “seres" mot venant du grec “sere" qui signifie exactement la “soie" ou le “pays de la soie".

On dénombre en Chine une dizaine de variétés de soie utilisées pour la confection de vêtements de qualité ou la décoration : crêpes, satins, brocarts, mousselines, gazes. Toutes ces variétés se subdivisent selon leur décor et la technique de leur fabrication. Les soieries les plus anciennes, y compris celles des Han, sont des soies à décor formé par la chaîne. Les soieries à décor formé par la trame étaient apparues à l’époque des Tang. Par la suite, le motif de chaîne prédominait et les gazes formaient l’essentiel de la production.  

La Chine bénéficie de très bonnes conditions naturelles. Le nord, couvert de xilosmes, permet l’élevage du tussah. La production annuelle de tussah atteint 5000 tonnes. La Chine du sud est riche en mûrier blanc, la production de la soie de Chine influence la consommation mondiale. En effet, la production de la soie grège représente 65 % de celle du monde, son volume d’exportation 85% du commerce mondial de la soie, le volume d’exportation des soieries 50%. Jusqu’ à présent, la Chine possède plus de 1500 entreprises de soie qui se répartissent dans tout le pays, à l’exception de la province du Qinghai et du Tibet. Elles emploient 80000 personnes. Progressivement s’est formé tout un système autour de la soierie comprenant l’enseignement, la recherche, la production et la technique. En vue d’une meilleure performance, le secteur de la soie a introduit les techniques avancées et a importé une série de métiers à tisser modernes pour remplacer les anciens équipements. En outre, cinq cents entreprises ont subi une transformation à des degrés divers afin d’améliorer la qualité des produits et d’enrichir la gamme.

La recherche sur la soie a également réalisé un progrès remarquable. On cherchait de nouvelles matières premières, fabriquait à titre d’essai de nouveaux produits en laçant sur le marché des soieries composées de laine, de lin et d’acrylique et de soie teinte. La rayonne en polyester, créée dans les années 80, est grandement exploitée, la qualité de certaines productions a atteint le niveau international. L’industrie de la soie chinoise est parvenue à ses fins : la soie, la fibre chimique, le tissu mélangé de soie-polyester ont pris un essor simultané. Au début des années 80, la création de la bonneterie en soie a rénové le procédé traditionnel qui utilisait pendant plusieurs milliers d’années des navettes à tisser. Les articles en soie constituent un point important de l’exportation.

Pour mieux répondre aux besoins du marché chinois et étranger, la soierie chinoise a révisé la structure de la production, et a successivement créé 40000 variétés. La production de crêpe de Chine, de soie croisée et d’ha butai a été développée. De nouvelles technologies sont adoptées dans la production, telles que le calandrage, le lavage et la finition de la surface. Les vêtements et les sous-vêtements en soie en tissu à mailles sont très demandés sur le marché international et la production s’élève à 4000 tonnes par an. La variété des costumes en soie s’accroît de jour en jour. Son volume exporté représente 60% du total de la soie exportée. La production de rayonne représente 50% du total. A présent, la qualité de la soie en moyenne approche de la classe 3A.